Etat libre associé aux Etats-Unis, PUERTO RICO est le résultat d’un mélange entre les cultures américaines, africaines et espagnoles. Visité en 2009 lors d’un long séjour au Etats-Unis, c’est une île magnifique que j’ai pu découvrir. Plages de sables fins, sports nautiques, nature, et reggaeton !
Dans ses principales villes, l’île a conservé un important héritage colonial notamment à San Juan. Cela se note dans l’architecture des bâtiments, pleine de couleurs pastels mais aussi au sein de sa population !
Puerto Rico est l’un des nombreux états en Amérique latine où ce n’est qu’une fois sur place qu’on en découvre la diversité (si l’on est curieux et aventurier). C’est la gastronomie qui en premier lieu m’a mise sur la piste d’empreintes africaines de cette île paradisiaque. Le Mofongo, un plat à base de plantains semi mûres pilés avec un accompagnement viande (poulet, porc ou crevettes), un délice ! Je me souviens qu’au Cameroun aussi on mange exactement pareil accompagné d’une sauce d’arachide. Plus tard, dans un bar de la ville du Old San Juan, on déguste des pastels fourrés pour certains de viande ou de plantains ! Ceci, en plus de la curiosité des habitants, m’ont forcément amené à poser quelques questions. Même si de l’histoire que l’on étudie à l’école on sait que toutes les îles des Caraïbes ont été peuplées d’africains et de colons, l’image première qui en ressort est tout autre.

Les réponses, j’en trouve au Site historique national de San Juan, Castillo San Felipe de Moro, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1949. Esclavage et exploitation, un rappel historique passionnant. En effet, selon les historiens comme le Doctor Ángel López Cantos, c’est vers 1508 que les premiers noirs arrivent sur l’île. Ils étaient des noirs libres ayant accosté sur les côtes de Puerto Rico avec des conquistadors comme Christophe Colomb, avant de pouvoir rejoindre le nouveau monde. On les appelait les “Ladinos”. Après une exploitation intense et les maladies importées par les colons espagnols, la population native de Puerto Rico , les “Tainos” va s’éteindre peu à peu créant de ce fait un énorme manque de mains d’œuvres pour l’exploitation des minerais d’or portoricain. C’est à partir de 1513 que de nombreux esclaves venus de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, du Benin, et de la Guinée vont arriver en masse sur l’île. Les conquistadors arrivés en majorité sur l’île sans épouses vont prendre pour femmes des esclaves africaines et Tainos créant ainsi un mélange des genres que l’on qualifie aujourd’hui de « mestizos » ou de ” mulatos “.


Cet héritage africain qui a traversé les siècles, reste présent dans la culture portoricaine à travers la cuisine (voir ci-dessus), mais aussi la littérature, l’histoire, la langue, la musique et la religion. Une des figures historiques afro descendante les plus importante de l’île, Rafael Cordero (1790 – 1868), né à San Juan, est devenu le « Père fondateur de l’éducation publique » de Puerto Rico. Ayant eu une éducation d’autodidacte, il offrait des leçons d’éducation aux enfants peu importait leur origine. Jose Campeche (1751-1809) un autre afro descendant née libre lui aussi sur l’île, est connu comme ayant beaucoup contribué à la culture portoricaine sur le plan de l’art. Il s’est distingué par des peintures sur les thème de religion et de gouvernement, et est considéré comme le premier artiste puerto rico, le meilleur semblerait-il.
Dans la musique portoricaine, la Bomba et le Plena sont sans doute le genre le plus représentatif de l’influence africaine. Rafael Cepeda (1910-1996) est considéré comme le patriarche de ses deux genres de musique qu’il a tenté tout au long de sa carrière avec sa famille de conserver.

Points d’Intérêts :
– La ville de San Juan est une étape incontournable pour en apprendre plus sur l’histoire du pays. De très beaux bâtiments de style colonial et une ambiance festive dans les bars à couper le souffle !
– N’hésitez pas à vous aventurer un peu dans l’île et visiter des villes comme Mayaguez et Ricon. De belles plages isolées et surtout vous y verrez de plus en plus de « mulatos » et « mestizos ».
– Le lieu à ne pas manquer : le Parc « El Yunque », trésor de la nature. Eau très froide mais quel délice !

Bonne découverte!

Yaqui Mpii
Author: Yaqui Mpii

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