Faire un témoignage sur ce qui nous relie à l’Afrique lorsqu’on est né aux Antilles peut sembler totalement incohérent pour certaines personnes et pourtant! Lorsque nous nous plongeons bien dans l’histoire des Antilles, nous nous rendons compte que nous avons tant de points en commun historiquement et culturellement avec l’Afrique. Les Antilles sont le prolongement de l’Afrique. Tout me relie à l’Afrique. Je suis un bout d’Afrique venant des Antilles.
Je m’appelle Jennifer Polynice, je suis étudiante dans le domaine du commerce, bloggeuse et j’ai 21 ans aujourd’hui. Haïtienne d’origine -mes parents étant nés là-bas-, native de la Guadeloupe -et y ayant vécu jusqu’à mes 12 ans-, mis à part le Dombolo qu’on danse énormément aux Antilles, MagicSystem et son fameux tube de l’époque 1er Gaou, le coupé décalé dans son ensemble, plus jeune, je ne connaissais pas réellement l’Afrique, sa culture, sa diversité et son histoire. On ne nous l’apprenait pas à l’école. C’est avec mon ancienne belle-mère Ivorienne et mère de mes frères que j’ai réellement pris goût à l’Afrique à travers sa musique, sa cuisine et ses diverses coutumes. Je n’ai jamais perçu de réelle différence entre les Antilles et l’Afrique, hormis le fait que le côté familial et solidaire des personnes originaires du continent Africain ressortait plus qu’aux Antilles, du moins en Guadeloupe. Haïti a plus de similitudes avec le continent africain. Après tout, Haïti est un peu ce qu’est le Cameroun, une « Afrique en miniature ».
C’est ici que j’ai commencé à avoir mes premiers ami(e)s nés en Afrique (ou originaire de par leurs parents) et c’est aussi à mes 16 ans qu’avec mes amies, Ingrid Moukoudi, Nathalie Boucauld, Edwige Daniel et Délivrance Elambo que nous avions décidé de créer une association nommée Ethnica-Diamonds pour la promotion de la richesse et la diversité de la culture Afro-antillaise. Cette expérience fut comme un déclic. A l’époque, je découvrais vraiment mon histoire, celle des Antilles et de l’Afrique. Je découvrais la richesse de nos écrivains noirs, de notre diversité culinaire. Cette expérience me rendait plus ouverte que je ne l’étais déjà.
Comment dire aujourd’hui que je ne suis pas reliée à l’Afrique ? Je l’ai toujours été, mais je n’en étais pas consciente plus jeune tout simplement. J’adore ce brassage culturel qui me constitue, je veux dire, ça me rend bien plus ouverte. J’aime voir mes deux petits-frères issus d’un savoureux mélange entre Haïti et la Côte-d’Ivoire -lorsqu’ils viennent passer les vacances avec moi- danser le coupé décalé, j’aime constater leur évolution et y prendre part, ce sont des instants de pur bonheur; j’aime écouter du Fela Kuti, ma découverte récente; j’aime le fait de découvrir l’histoire de l’Afrique. J’aime ce que l’Afrique à travers son peuple m’a apporté. Et je compte sur toi Jacqueline, pour continuer à me faire découvrir l’immensité de la culture africaine en me rendant un jour sur ce beau continent ☺ et j’en profite également pour féliciter ton initiative Little Africa en nous faisant découvrir avec passion ce continent.
Jennifer Polynice