Il est des secrets bien gardés qui méritent d’être révélés au plus grand nombre. Tel est le cas d’AfricaSens® – 1er spa africain de Paris. Situé à 10 minutes de Châtelet-les-Halles et niché en plein cœur de la très chic Saint-Germain-en-Laye (si, si, vous avez bien lu), le lieu est une oasis de calme et de paix qui, le temps d’un traitement, fait totalement oublier que l’on est en (Ile-de-)France. De fait, il fait TOUT oublier, dénoue les tensions et libère les énergies. On en ressort autre. La promesse d’une telle transformation via l’expérience d’un lieu qui offre un véritable dépaysement si près de Paris est un luxe à s’offrir sans modération. Nous avons profité de l’été pour le découvrir et rencontrer sa fondatrice Carine Acra, également Somato Relaxologue, dont on comprend vite après avoir échangé avec elle, à quel point elle est l’âme de ce lieu. Une belle rencontre.

Little Africa Paris

AfricaSens® : si on ne devait retenir que 3 choses du concept, qu’est-ce que ce serait ?

  • Il y a pas mal de traditions autour de la natalité : le 1er bain de l’enfant, le massage de la femme enceinte… j’essaie donc dans ma démarche de faire découvrir et d’expliquer au mieux les traditions africaines autour du massage.
  • Les massages sont assez toniques et profonds tout en étant enveloppants et contenants. Ils allient puissance et force. Ils visent à aider la personne à aller mieux et sont un véhicule au travers duquel on fait passer des émotions.
  • On peut parler de dépaysement. Quand les gens arrivent ici cela casse les codes de ce qu’on peut trouver sur le marché : le bois, les références à l’Afrique, la musique… tout ici provoque l’évasion.

Sur le site, vous expliquez que la passion du massage vous a été transmise par votre tante qui vous massait régulièrement parce que vous vous sentiez faible. C’est intéressant ce rapport au massage : pouvez-vous nous en dire plus dans son contexte culturel ?

Quand on parle de bien-être en France on reste sur quelque chose de léger, parce que dès qu’on parle de thérapie on est dans une dynamique beaucoup plus sérieuse ; cependant la tradition veut qu’on aborde le massage pour guérir et faire se sentir mieux.

En Côte d’Ivoire, on est massés pour nous aider à grandir, nous sentir mieux dans notre corps, aider les enfants à se développer, ne pas trop sentir les douleurs liées à la croissance, être mieux dans son corps. Les bienfaits sont pérennes et incroyables ! Moi par exemple, j’ai très peu utilisé de médicaments. J’ai dû avoir ma première  grippe à l’âge de 24 ans quand j’étais enceinte de ma fille. Le réflexe a toujours été le massage. Cela draine, aide le corps à se détoxifier. Enlever les toxines équivaut à renforcer les défenses immunitaires. Du coup, certains de mes clients viennent se faire masser avant l’hiver comme certains font des cures d’homéopathie. Il y a plein de témoignages de clients qui indiquent tomber moins souvent malades depuis qu’ils font des massages régulièrement. Mes enfants à titre d’illustration sont également beaucoup moins malades que leurs camarades. Les massages ont des effets sur la santé, sur son corps, la façon dont on se l’approprie, ce qui du coup a un impact sur la façon dont nous interagissons avec les gens.

L’action du massage lui-même (plus que des plantes, beurres et huiles utilisés) est déterminante.

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AfricaSens© présente une grande variété de rituels à découvrir seul(e), à deux, ou pour les enfants ce qui est un trait unique et qu’on ne trouve pas dans la plupart des spas, quelle en est leur valeur ajoutée ? Qu’ont-ils de particulier et dont on ne peut que faire l’expérience chez vous ?

Les bienfaits sont tellement nombreux qu’il serait difficile de tous les lister ici ! Tout d’abord, comme commenté auparavant cela aide les enfants à grandir et à se sentir mieux dans leurs corps (voir plus haut). Cela aide aussi avec les maux liés à la digestion comme les connaissent bien les jeunes mamans. Les étirements aident avec les coliques du nourrisson par exemple. Ainsi, les massages fréquents permettent aux jeunes mamans de mieux connaître le corps de leurs enfants et d’être à l’écoute de ce dernier. Cela les rassure de même que les enfants et renforce leurs liens.

Au-delà de l’expérience même du massage, généralement ce qui plait au client ici, à la lumière des nombreux témoignages qu’ils partagent volontiers, est qu’ils se sentent comme à la maison (pour information : Carine reçoit en pagne, pieds nus, dans la pure tradition familiale ivoirienne). En Afrique, le massage reste dans le cocon familial, on ne va pas dans un institut pour le recevoir, donc cette première approche les pose, générant beaucoup plus de facilité à se livrer. Du coup, l’objectif pour moi n’est pas que de faire de la détente mais d’essayer de comprendre ce que cache le mal ; à travers le massage on peut évacuer plein de choses. C’est que ce signifie le soin holistique : on a vraiment une prise en charge globale de la personne. On a un entretien avant qui donne des informations précieuses pour savoir commencer sur la table dans le massage et définir sa composante physique, émotionnelle, etc. Au bout de 15/20 minutes de soin, on est en mesure de réorienter le soin.

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Quel(s) rituel(s) recommanderiez-vous en cette période estivale et pourquoi?

Un gommage pour commencer : on prépare la peau au soleil on la détoxifie, on nettoie et on la purifie. Suivi d’un petit soin relaxant : pour se détendre avant les vacances. Très profond, enveloppant et contenant, on travaille le muscle pour rééquilibrer les énergies et le corps. C’est un soin-cocon pour masser le muscle en profondeur et en douceur. Avec du beurre de karité et du monoï.

Comment expliquez-vous, en dehors peut-être de ceux liés au hammam, la méconnaissance des rituels de beauté d’Afrique subsaharienne ?

Parce qu’il s’agit d’un rituel familial en fait. Dans mon cas, hérité de ma tante qui masse sa fille, son mari, son fils. A la base ce sont les guérisseurs qui sont dépositaires de ce savoir, cela reste très traditionnel et n’a pas encore été popularisé, ni exporté. Cela va venir tout doucement.

On parle souvent du bien-être dans la culture asiatique par exemple, comme s’il était une évidence. Quels sont (ou seraient) pour vous les éléments essentiels qui définissent (ou définiraient) un bien-être « à l’Africaine » ?

Il y a beaucoup de traditions autour du massage. Il redessine les rapports entre nous. Le rapport au corps est important d’où on prend soin de la peau, du cheveu… on travaille beaucoup avec le beurre de karité et les huiles. Un autre élément essentiel est les plantes médicinales, beaucoup restent méconnues. A titre d’exemple : chez nous, quand on est malade, on n’a pas le réflexe d’aller à la pharmacie, on va chercher des plantes au village, on les écrase et les enduit. C’est dire la place essentielle de la pharmacopée traditionnelle africaine dans ce bien-être.

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Quelle est votre histoire ? Qui est, en quelques mots et moments-clés, Carine Acra ? Et qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier?

Au départ, ce sont les bienfaits que ce massage traditionnel m’a procurés et que j’ai voulu transmettre. J’ai eu à plusieurs reprises à souffrir de problèmes de dos. En deux massages avec ma tante j’étais sur pied, alors que sans elle je pouvais faire 5 ou 6 séances de kiné et ne sentir aucune amélioration. Cela a été une prise de conscience forte, je me suis dit qu’il fallait vraiment faire quelque chose. L’élément déclenchant a été la naissance de ma fille qui m’a menée à m’interroger sur ce que j’avais envie de lui transmettre et comment j’avais envie qu’elle voit le monde autour d’elle. Le massage africain est quelque chose qui guérit, qui apporte le côté affectif et qui nourrit. J’ai reçu de nombreux témoignages de personnes que je suis depuis des années. Un client m’a récemment dit « je me suis redécouvert : avant j’étais timide et maintenant, je suis complètement différent ». Chef d’entreprise dans l’aéronautique résidant à Toulouse, il vient une fois par trimestre. « Je n’ai plus du tout le même rapport à mon corps, et cela a même transformé la relation à mes clients ».

Ensuite il y en a d’autres qui viennent deux fois par mois comme une thérapie en complément de soins qu’ils font avec un kiné par exemple. Ou bien-être une fois par mois. Les cas sont très différents et aléatoires.

Comment vous êtes-vous formée et depuis combien d’années pratiquez-vous?

Ma tante a été mon premier professeur. Elle m’a transmis ses gestes – de manière très traditionnelle. Avec cette base, j’ai fait une formation avec une sud-africaine en Belgique: Carol Rahaba Mathebula, à la Vunkuwa International Academy, qui a développé une méthode holistique d’écoute globale de la personne. Par la suite : massage thaï, massage sportif, deep tissue, ayurvédique, etc. j’ai fait (et continue de de faire) un tour des pratiques qui se font. L’idée est de s’ouvrir aux autres pratiques et approches, par curiosité et goût de la découverte.

Qui sont vos clients ? Quel est le profil-type du/ de la client(e) d’AfricaSens® ?

C’est très varié : cela va du bébé au grand sportif (rires). Mais la tendance c’est en moyenne, 60% des femmes… qui ramènent 40% de leurs époux (rires). Peu de clientèle africaine.

Vos astuces bien-être pour être au top cet été.

Farniente = En faire le moins possible (rires).

Un dernier mot pour les lecteurs/lectrices de Little Africa ?

Profitez des vacances pour découvrir les différentes cultures autour de vous ! Nous avons la chance d’habiter Paris / l’Ile-de-France qui est tellement cosmopolite, et avons donc tous dans notre environnement direct un(e) ami(e) ou connaissance d’origine étrangère. Même si on ne part pas, on peut aller très loin. Saisir l’opportunité d’approfondir la culture de cet(te) ami(e) ou connaissance, on peut le faire en voyageant, s’éloignant à des milliers de kilomètres… mais aussi en étant tout à côté !

Eva Glélé – contributrice

AfricaSens® – Le massage holistique sur-mesure par excellence
Sur RDV au 07 62 14 36 60
info@africasens.com
Pour plus d’informations: www.africasens.com

Yaqui Mpii
Author: Yaqui Mpii

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