L’artiste de 29 ans Ndidi Emefiele surprend le monde avec ses portraits de femmes africaines dans des univers surprenants avec des accoutrements ostentatoires. Elle mélange art et mode, art et recyclage. Avec ses œuvres, elle met en valeur les femmes africaines en réinventant l’idée de la femme idéale.
Parcours
Vous avez peut-être vu circuler sur internet des images de femmes noires avec des têtes énormes, habillées plus qu’à la dernière mode et souvent avec des lunettes impressionnantes. Ces peintures à l’acrylique ornées par des fabriques Ankara ou matières recyclables, ont été fait par une jeune femme nigériane : Ndidi Emefiele.
Cette dernière est diplômée de l’Université de Delta State à Abraka au Nigeria en Art et poursuit aujourd’hui ses études à University College de Londres. Depuis son entrée à UCL , elle explore également la sculpture. Elle a été exposée par Omenka Gallery deux fois ; à 1:54 Contemporary African Art Fair London 2015 et l’autre à Art15London.
Art, Culture et Fashion: une Artiste Engagée
Son art met en valeur la culture dans laquelle elle a grandi. Cette culture nigériane est montrée par les fabriques utilisées pour les vêtements de ses personnages. Cependant, elle déconstruit les traditions par la mise en scène des femmes. Elle les peint avec des cigarettes, avec un caractère fort, et un style coloré et distingué.
Ceci est surprenant sachant que Emefiele a grandi dans le nord conservateur du Nigeria. Elle cherche par ses peintures à se défaire des contraintes portées par l’image de la femme idéale africaine. Elle espère également lui donner plus d’espace pour s’exprimer. Son art est ainsi engagé et féministe. La femme africaine dans l’art d’Emefiele est au contrôle de son destin. On reconnait les œuvres de Ndidi Emefiele tout de suite grâce aux lunettes originales qu’elle donne à ses personnages et par la grosseur de leurs têtes. Ces deux caractéristiques ont une signification particulière. Pour la nigériane, les lunettes symbolisent une forme de protection pour la femme, un moyen pour elle de se défaire des contraintes sociales, économiques et religieuses dans lesquelles elle se trouve. Les lunettes constituent aussi une marque d’identité et de style.
Par ailleurs, la taille des têtes fait echo à la culture yoruba. En effet, le « Ori » qui est tête en Yoruba correspond à l’intuition spirituelle et à sa destinée: c’est une sorte de conscience. La prééminence de la tête dans les peintures de Ndidi Emefiele est donc due à l’importance que cela prend dans la culture Yoruba.
En somme, Emefiele cherche à représenter les femmes africaines de manière dynamique, belle et vraie. Elle le fait en explorant les pressions sociales qui sont imposées aux femmes dans la société.