© Milena Carranza – Portrait de Bernie PAUL, étudiante haïtienne
Le 19 Novembre dernier, l’annonce du premier ministre français Edouard Philippe tombe comme un coup de massue au sein de la communauté universitaire. La nouvelle réforme Bienvenue en France a pour objectif t’attirer plus d’étudiants dans les universités françaises. Cependant la question que l’on pourrait se poser est: quels types d’étudiants Bienvenue en France veut attirer? Bien que le gouvernement souhaite augmenter les bourses pour les étudiants qui en auraient le plus besoin, il compte aussi augmenter les frais d’inscription pour les étudiants non européens d’environ 1000%. A titre d’exemple le prix d’ une année de Licence qui coûtait 170 euros, avec le plan Bienvenue en France coûterait 2770 euros et une année de Master/Doctorat qui coûtait entre 243-380 euros, coûterait à présent 3770 euros comme le rapporte Milena Carranza dans son article intitulé Nosotras somos las estudiantes extranjeras no europeas en Francia (Nous sommes les étudiants non européens en France).
© Milena Carranza – Portrait de Chisomnazu NWASZUOKE, étudiant nigériane
L’objectif implicite serait de pouvoir augmenter les bourses grâce aux frais d’inscription des étudiants étrangers non européens car ces derniers ne paieraient pas d’impôts en France?
Ces frais en hausse d’environ 1000%, de quoi décourager les étudiants les plus précaires de venir étudier en France. La majorité des étudiants étrangers concernés proviennent du continent Africain. Selon les chiffres, en 2015, sur 300 000 étudiants inscrits en France, 42,5% étaient africains. En raison de la faiblesse de leur monnaie, venir étudier en France deviendrait un sacrifice financier important avec cette réforme qui rentrerait en vigueur à la rentrée 2019.
© Milena Carranza – Portrait de Malick TEUW, étudiant sénégalais
Retour sur le reportage photographique de Milena Carranza avec une série de photographies qui sonne comme un étendard dans la défense des droits des étrangers.
C’est sur cette problématique jugée injuste et anti-républicain que Milena Carranza dénonce avec sa série de photographies. Milena Carranza est photographe et étudiante étrangère à Lyon. Elle met en lumière 8 portraits d’étudiants à travers ses photographies réalistes et intimistes. Ces photographies ont été prises au sein de sa résidence universitaire dans le quartier de Sainte Irénée à Lyon. Les étudiants qui posent sous son objectif sont originaires d’Afrique, d’Amérique Latine, du Moyen Orient ou d’Asie. Milena interroge ces co-résidents sur les conséquences de cette réforme sur leur avenir universitaire. La plupart des étudiants interrogées comptent trouver un job ou demander de l’aide à leurs proches. En alliant cours et petits jobs, ces étudiants doivent travailler davantage afin de terminer leur cursus et parfois renoncer à leur rêve de poursuite d’études.
Ce sont des parcours de vie différentes et des rêves plein la tête que nous présente Milena Carranza. Venir en France, c’est pouvoir bénéficier de meilleures formations ou accéder à des formations qui n’existent pas dans leur pays d’origine.
© Milena Carranza – Portrait d’ Abdelhakim DJOUADI, étudiant algérien
Pour en savoir plus sur Milena Carranza et son travail rendez-vous: https://www.milenacarranza.com/