L’Atelier Martine Aublet du Musée du Quai Branly s’attachera jusqu’au 9 octobre 2016 à montrer que l’Europe n’a ni l’exclusivité ni le monopole du regard sur l’Autre. L’exposition “Homme blanc / Homme noir, les représentations de l’Occidental dans l’art africain du XXe siècle” présente en effet une sélection d’ “art colon” qui démontre que les artistes africains ont rapidement intégrer le Blanc dans les productions artistiques. L’ethnocentrisme n’a bel et bien plus lieu d’être. Tantôt ironique (pour moquer l’impérialisme des Européens), tantôt laudatives (pour rendre hommage au génie technique des avions), tantôt religieuse (pour témoigner de la conversion des peuples), ces œuvres n’ont en tout cas rien de primitif ou de naïf et doivent être considérées à leur juste valeur, celle d’oeuvre d’art, tout simplement.
Présentée en 2015 à la Fondation Arnaud en Suisse, l’exposition HOMME BLANC, HOMME NOIR aborde un sujet inexploré depuis les années 1950: la représentation de l’homme blanc en Afrique.
Le musée du quai Branly a choisi d’offrir à ses visiteurs cette vision inédite des rapports entre l’Occident et l’Afrique en présentant dès le 16 juin 2016 une partie de cette exposition, à travers 90 objets et photographies du 20e siècle.
Tandis que marins, soldats, missionnaires et commerçants occidentaux sillonnaient les côtes de l’Afrique de l’Ouest dès le 16 e siècle, leurs hôtes, dont on aurait tort de croire qu’ils furent de passifs témoins, assimilaient également les conséquences de cette intrusion. En d’autres termes, tandis que l’Europe conquérante se familiarisait avec la figure de l’Africain, celui-ci, de son côté, commençait à intégrer cet autre au teint pâle dans son propre univers symbolique et artistique.
Des ivoires sapi à la sculpture dite « colon », nombreuses sont les déclinaisons de l’homme blanc ou de ses attributs dans l’art africain , tout comme est large le spectre des œuvres, qui tantôt participent de la reproduction la plus dépouillée, tantôt s’incarnent dans des objets aux résonances éminemment poétiques.
HOMME BLANC, HOMME NOIR s’offre comme une invitation à la découverte de l’art métissé dit « colon », trop longtemps négligé des institutions et de l’histoire de l’art africain mais qui s’avère en réalité d’une insoupçonnable richesse. Il ne s’agit pas d’un art « pour touriste » mais bien de productions artistiques qui s’inscrivent dans une histoire de l’art africain toujours en mouvement et qui ne cesse de se réinventer.
HOMME BLANC, HOMME NOIR soulève alors la nécessité de se débarrasser d’une lecture primitiviste de l’art africain aujourd’hui
complètement dépassée.
Informations pratiques:
Exposition temporaire – Atelier Martine Aublet