Dimanche 17 juillet à 19h30, KissKissBankBank nous envoyait une notification “Félicitations, campagne réussie”.
Nous étions alors ravis, émus et reboostés comme jamais ! Après 45 jours de campagne acharnée, on avait gagné notre pari.
Une campagne de crowdfunding, c’est physique, c’est fatiguant et stressant. Il faudrait à la limite s’entraîner comme un sportif de haut niveau au préalable, car on vous assure que de l’intérieur, c’est une vraie course contre la montre. Imaginez devoir faire 15 0000 Km avec seulement 1 mois de préparation ?
On a en effet commencé cette aventure de crowdfunding sans y être vraiment préparés. En décembre 2015, la décision de créer un City Guide de l’Afrique à Paris de poche est prise. Mais, hors de question de le publier nous mêmes, en interne, on ne connaît pas le métier. Ecrire et publier un livre, font appel à des compétences diverses tels que :
- l’écriture: avoir un manuscrit détaillé, sommairisé, cohérent. Il s’agit de d’écrire un livre
- maquettiste: sans doute, le deuxième élément le plus important sans quoi vous ne pourrez sortir votre livre. Souvent confondu avec un graphiste, le métier de maquettiste est tout autre. Il décide de la mise en place, la position des images, des textes et la forme comme le style de caractère, leur couleur et leur taille. Rien ne lui échappe dans la mise en page : titres, encadrés, emplacement des illustrations et répartition des blancs dans un format adapté au livre. Il maîtrise aussi les types de papier, et les détails d’impressions. Bref, il est l’architecte de votre bouquin.
- maîtriser un réseau de distribution et de diffusion. Votre livre sera positionné où? A combien d’exemplaires ?
- la commercialisation: les coûts de fabrication, le prix de vente, les commissions revendeurs
- la gestion de stock
A NIGHTMARE !!!!!
Autant vous dire que pour nous, ça sonnait comme du charabia et pour moi Jacqueline, c’était un domaine dans lequel je ne souhaitais pas du tout m’aventurer. Je n’arrivais déjà pas à trouver un graphiste pour le logo de Little Africa alors comment trouver un maquettiste ! Notre solution a été de nous tourner vers des structures dont c’est la spécialité, les maisons d’édition. Un autre nightmare dont on vous passera bien les détails. Tout ce que l’on peut vous dire, c’est que le milieu de l’édition est un secteur complexe et très fermé. Il faut être introduit. Envoyer un e-mail par la case “contact@”, ne vous garantie que la promesse que l’on puisse vous lire un jour. Aussi, on vous demande un manuscrit sans garantie de pouvoir vous rencontrer au préalable, ou même vous publier. En gros, vous confiez votre bible à des inconnus qui eux possèdent tous les moyens de mettre à exécution votre travail. Malheur à vous, si en plus de ça, vous n’avez pas fait enregistrer et fait protéger votre manuscrit par un expert. Heureusement, nous avons eu la chance d’être conseillé par d’autres écrivains comme Antonia Neyrins qui fait d’ailleurs partie du projet et par Madame G-L pour savoir au mieux comment nous adresser aux maisons d’éditions et surtout ce qu’il faut montrer et ne pas montrer.
L’Afrique on en parle dans les médias, mais cela ne fait pas forcément vendre en littérature. C’est en tout cas, une des réticences émise par une maison d’édition qui s’était déjà lancée dans ce créneau et qui n’a pas eu de succès au rdv. On peut la comprendre, lorsqu’une maison d’édition accepte de vous publier c’est elle qui engage les frais financiers dans leur totalité, c’est donc un risque qu’elle prend. Et le concept d’Afrique à Paris est un peu vague, c’est d’ailleurs pour ça que nous nous sommes tournés vers quelques unes qui avaient déjà un intérêt pour l’Afrique et l’art également.
Nous avons donc pendant 5 mois essuyé les échecs. Tandis que au sein de l’équipe, un membre (Guilain, le geek de la boîte), n’arrêtait pas de dire: “pourquoi se casser la tête, faisons-le nous même”. Même avis du côté d’une formidable maison d’édition qui a été séduite par notre projet: ” faites-le vous mêmes, vous aurez moins de frais”. Pour moi Jacqueline, c’était hors de question. Mais j’ai fini par céder car un évènement s’est produit durant ces cinq mois, l’arrivée de Stéphane, le graphiste. L’ancien logo de Little Africa (des masques africains dans un cercle), que certains adoraient et d’autres non, avait besoin de rafraîchissement. Pour la petite histoire, ce n’était même pas un logo mais quelques éléments bidouillés sur un iPhone début 2015 alors qu’il fallait déposer la marque à l’INPI. Il n’avait donc jamais été étudié, juste pensé de manière intuitive et logique. Les masques africains accompagne Little Africa depuis sa création, puisque Little Africa a lancé son premier service, les visites guidées, autour de l’art tribal africain. Je vous simplifie l’histoire une fois de plus…
Stéphane, arrive au sein de Little Africa et il est très intéressé par l’idée de retravailler tout notre graphisme. Il va plonger dans notre univers, fait de masques et d’expositions, de visites guidées, de tissus et de beaucoup d’histoire. Il va travailler pendant des mois à la réalisation de notre logo, de notre charte graphique et des flyers. En plus, d’être très exigeant, Stéphane a su très rapidement coller à notre univers, nous offrant le magnifique logo que vous connaissez maintenant et en étant force de proposition. Très rapidement, je lui parle du projet d’édition et là surprise, ce cher monsieur s’est déjà chargé de l’édition d’un livre, un très beau livre, en version limitée. Parfait, on avait un maquettiste.
Maintenant que nous avions les deux piliers principaux, il était beaucoup plus facile de prétendre à une édition. Il nous manquait les finances pour l’impression, faire intervenir quelques artistes dans ce projet, assurer la distribution et tous les frais annexes.
On a eu l’idée de lancer un crowdfunding pour nous permettre de financer tout cela. On hésitait encore sur la période, allant même jusqu’à vouloir le faire à la rentrée. Un de nos partenaires nous a fortement encouragé à le faire le plus tôt possible, au risque de trop perdre de temps encore. En un mois, on a préparé la campagne (lots, communiqués, graphisme, vidéos, discours, posts, newsletters). NE FAITES PAS COMME NOUS ( un mois, ça reste un délai court, sauf si vous avez des partenaires solides qui vous suivront et une équipe de cyborgs. Ne lâchez rien jusqu’à la dernière seconde et vendez votre campagne comme un produit).
La campagne s’est révélée pleine de surprises, une aventure humaine incroyable !
Nous tenons à REMERCIER tous nos chaleureux partenaires de nous avoir suivi dans ce crowdfunding en nous offrant des lots d’exception plébiscités par les internautes: AKAA, Afrilangues, Ô Petit Club Africain, Neelio Paris, King Houndepinkou, Connivences, Moriba, le Chef Loïc Dablé, Dar Sabri, Patrica Essong, Biss, Cape and Cape, la Maison de l’Afrique.
Un énorme MERCI à nos nouveaux partenaires qui nous ont apporté leur exceptionnelle contribution: Galerie Vallois, Fondation Gacha, The Sartorial shopper, AKAA.
MERCI infiniment aux médias qui ont relayé notre campagne: The Afropolite, Black Square, Cinewax, Diguene, TribalArt Magazine, Mr Afropolitain, L’Afro, Bantumen, BlackNotes, Oser l’Afrique, Nubia Kemita, Madame le Figaro, Voyageurs du Monde, Radio Africa N°1, Hostelp, The Why le Poukwa, la Girafe qui vole, AfriknFusion, Comité départementale du tourisme Seine Saint-Denis, Cori & Art, Divas, Dynamic Africa, Noir et Fière, Fashizblack, Nothing but the Wax, Quotidien Economie, Dynamic Africa, La jeunesse africaine se rebelle, Initiative for Africa, KissKissBankBank…
Aux artistes qui ont été nombreux à nous soutenir, à nos ambassadeurs sur les réseaux sociaux (Franck Loïc, Lydienne Goueth, Gaetan Ntjam, Adebissi, Dominique), MERCI.
A VOUS, chers contributeurs pour votre participation et votre ferveur. Dès le début, vous y avez cru avec nous. Dans le dernier tournant, vous avez été là pour nous tirer vers le haut, pour qu’on relève la tête , pour qu’on aille jusqu’au bout. Nous avons découvert qu’ils y a des sprinteurs parmi vous. Yesss !
45 jours de campagne, 160 contributeurs, 15 765 € collectés
MERCI infiniment à nos stagiaires qui ont contribué au succès de cette campagne par leur dévouement: Alix, Hugo, Fatou, Albert, Lucile. Vous avez été formidables!
Bravo à toute l’équipe Little Africa, de Paris à New-York, de Londres à Lisbonne.
C’est grâce à vous tous que nous avons relevé ce défi incroyable qui nous a permis de réaliser une fois de plus que, nous possédions entre les mains, de l’or.
Vous avez été très enthousiastes pour ce projet, et la suite des aventures s’annonce très prometteuse et toujours pleine de surprises.
Un nouveau Sprint s’annonce pour nous, sortir le City Guide de l’Afrique à Paris (édition #1) pour Novembre 2016, à l’occasion de la première foire d’art contemporain et de design africain, AKAA. En attendant sa sortie, le livre sera disponible à la pré-vente sur notre site internet dès fin août.
Nous vous rencontrerons prochainement pour notre Meet & Greet #2.
Nous vous souhaitons d’excellentes vacances, espérant que nous serons votre nouveau compagnon de voyage l’an prochain avec le City Guide de poche.
A très vite !
Jacqueline NGO MPII et toute l’équipe !