La poupée peut être simplement considérée comme un jouet pour les enfants ou un objet de décoration. Mais en Afrique elle a différents rôles et fonctions selon les ethnies. Elles sont symboliques mais aussi porteuses de messages.
SYMBOLISME DANS LA CULTURE AFRO
La poupée est une représentation de la femme noire. Cette dernière est la base de la société africaine. Elle est le pilier de la famille et maintient la survie et la continuité de sa communauté. Une grande majorité des ethnies place la poupée au centre de nombreux cultes pour favoriser la grossesse ou du moins qu’elle se déroule sans problème. Ce qui différencie l’ethnie d’une autre est la transmission de la poupée, qui peut se faire par bien sur une figure qui n’est pas forcement la mère. Par exemple, chez les Zamaro de Tanzanie, c’est la tante qui transmet la poupée “Mwana Hiti”, alors que c’est le père chez les Mossi du Burkina Faso qui donnent la “Biga” à sa fille.
La poupée en Afrique est souvent vue comme un objet maléfique notamment à cause de la poupée vaudou. Cette dernière ne sert pas obligatoirement à faire de la sorcellerie maléfique, mais sert aussi pour de bonnes causes telle que la guérison d’une personne.
LA POUPÉE DANS L’ÈRE DE LA RÉSISTANCE
Les poupées s’ancrent dans une histoire culturelle et sociale jonchés de conflits. C’est cette histoire que Deborah Neff a transmis lors de son exposition “Black dolls” à la Maison Rouge. Il s’agit de 200 poupées noires anonymes, faites à la main et datant de 1840 à 1940. Les poupées exposées relève de la résistance et combattent les connotations péjoratives liées aux noirs et le cliché raciste qui l’emprisonne dans une seule et unique représentation du “Black face”.
Ces dernières années, l’émergence de poupées noires uniques, réalistes ou stylisée, est signe de résistance. Résistance des diktats imposées par la poupée Barbie de Mattel par exemple. En effet, ce jouet permet aux jeunes afro-descentes d’embrasser leurs cultures et leurs héritages. C’est le but recherché par Taofik Okoya au Nigéria avec ses ” Queens of Africa”. Permettre l’identification des jeunes filles, afin qu’elles grandissent plus fortes et plus confiantes.
Marina Ada Ondo – Contributrice
Noémie Deralus – Contributrice