Je m’appelle Scheena Donia, je suis Coach en image, spécialisée dans le relooking. J’accompagne des hommes et des femmes désireux d’améliorer leur image pour booster leurs carrières et vies personnelles. Je tiens également un blog www.lesconseilsescheena.com sur lequel je parle de mode, de beauté, de ma vie de maman et de toutes mes autres passions.
J’associe l’Afrique à ma mère, c’est l’équivalent d’une figure maternelle qui m’a tout transmis: l’amour de la famille, le caractère sacré des aînés, le goût de la cuisine, le choix des mots juste… C’est l’endroit où je me sens le plus chez moi, où je ne me gêne jamais d’être.
Diriez-vous que ce lien que vous entretenez avec ce continent influence votre vie ? Votre travail ? (Mode vie, gastronomie, goûts, profession)
Bien sûr ! Il n’y à qu’à parcourir mon blog pour croiser l’Afrique à tous les coins de pages : dans les tissus que je porte, dans la cuisine dont je parle, dans les créateurs qui m’habillent, dans mes coiffures… Ma clientèle et mon lectorat sont d’ailleurs essentiellement d’origines Africaines. Ayant grandi en Afrique, j’ai l’impression de mieux comprendre les problèmes de peau, de cheveux ou de morphologie d’une femme noire.
Cet attachement profond à l’Afrique est-ce un héritage de vos parents ? Fait-il partie aujourd’hui d’un héritage que vous souhaitez léguer à votre descendance ou entourage?
Oh oui ! Pour commencer, je n’ai appris le français qu’à l’école primaire car à la maison nous ne parlions essentiellement que le Fang, ma langue maternelle. J’ai donc appris à penser, à raisonner en Fang et d’ailleurs, je continue parfois de formuler mes phrases de manière assez… Fang ! J’ai ensuite quitté l’Afrique à 18 ans pour la France puis les USA, le temps de mes études supérieures. Puis j’y suis retournée après l’obtention de mon diplôme pour travailler. Mes enfants y sont nés, ma famille y vit, mes amis, toutes mes racines sont là-bas. Aujourd’hui je vis à Paris et je me fais un plaisir de devenir une vraie parisienne et découvrir toutes les merveilles que cette ville peut offrir mais mon cœur reste auprès de ma famille au Gabon. Mes enfants également ont leurs plus beaux souvenirs là-bas même si nous en construisons d’autres ici. Et pour ne pas perdre le lien, nous appelons régulièrement la famille. Je m’efforce aussi de parler à mes enfants en Fang même s’ils ne comprennent pas toujours tout. Certains soir, je raconte des contes appris de ma grand-mère à mes plus jeunes enfants. Il y a toujours des chants dont ils doivent reprendre le refrain et c’est leur partie préférée (même s’ils n’en comprennent pas les paroles). Enfin, nous mangeons africain à la moindre occasion. Le marché de Barbès me réchauffe le cœur dans les moments de spleen : quelques légumes, du poisson fumé, des atangas et du top ananas pour le dîner et le moral remonte en flèche. Même à Noël nous avons accompagné la dinde avec des feuilles de manioc et du poisson salé ! C’est vous dire à quel point nous avons l’Afrique dans la peau.
Ressentez-vous le besoin de découvrir ou de retourner en terres africaines et partager avec votre descendance ou vos proches le souvenir ou l’expérience d’une terre qui vous colle à la peau comme une « empreinte » ?
Ah mais j’y vais à la moindre occasion. J’ai la chance de m’y rendre régulièrement pour le travail. J’en profite pour voir la famille, mes amies d’enfance et surtout pour faire le plein de nourriture.
Scheena DONIA
Chère Sheena,
Très sensible à ce récit ou témoignage que tu nous d’offres.
Merci de nous faire partager ton amour pour l’Afrique et plus particulièrement le Gabon.
On dit toujours que le métissage est très complexe et c’est bon de voir qu’une sœur africaine arrive à puiser dans ses racines avec autant de joie de plaisir et d’amour .
Je suis moi-même métisse française ,ivoirienne,ghanéenne et j’ai même un côté gabonais.
Un pays que j’aime beaucoup .
Je te souhaite tout plein de succès pour ton blog.
Béatrice.
Chère Soumah,
Merci pour votre commentaire. Je suis sûre que Scheena en sera touchée.
Si vous souhaitez également partager avec nous votre témoignage autour du pluralisme culturel, n’hésitez pas à me contacter à contact@littleafrica.fr.
Bien à vous,
Jacqueline
Je suis très sensible à ce témoignage et la manière donc tu simplifies la vie n’oubliant pas d’où tu viens.je t’ai rencontré samedi passé avait toute ta famille(enfant) a Valentino au faubourg saint honoré et je n’ai pas hésité à te demander si tu étais scheena,tu m’as répondu avec tout le respect sans tenir compte que je suis un agent de sécurité.je rencontre d’autres Africains qui sont incapable de répondre à mon bonjour.merci pour ton blog et aussi a tes conseils.
C’est moi qui était toute émue que l’on me reconnaisse Enama ! Vous avez illuminé ma journée ce jour là et pour tout vous dire, j’étais très surprise de constater qu’un homme (en dehors de mon entourage) connaisse aussi bien mon blog. C’est donc moi qui vous remercie !
Quand à vous Béatrice, vous êtes la bienvenue au Gabon, anytime !
Ouais je connais Scheena à cause du concours elite model look. Je suis fascinée par toi Scheena. Je t’aime bien. De toute façon j’aime beaucoup les gabonais (diaspora) qui font parler de mon pays le Gabon. Bon je ne dirai pas que j’ai envie de te rencontrer Scheena. Mais si un jour tu viens à Libreville ce serait cool de discuter avec toi.
cet article(que je découvre 2 ans après sa publication) est à lire à de jeunes d’origines africaines nés en europe;et qui vivent pour certains dans des familles mono-parentales avec 1 parent qui n’a ni le temps,ni le back ground qui fait d’elle(de lui) une personne intellectuellement riche et culturellement forte de ses racines africaines,profitant de ce + que la vie africaine peut apporter dans l’épanouissement de l’être humain, d’abord pour soi-même et ensuite pour le transmettre de façon positive(comme atout et non comme handicap) à son enfant ou à ses enfants . la transmission de la langue est importante.parce que la langue n’est pas seulement 1 vecteur de communication,mais c’est aussi une façon d’appréhender le monde et de dire le monde.le fang n’a pas la même vision de la vie et de l’humain que le français.transmettre ça 1 enfant c’est l’enrichir et le rendre plus fort(contrairement à la fragilité psychologique qui prévaut en France).dire les contes ,les proverbes c’est parfait .en Afrique derrière chaque proverbes,il ya une clé philosophique qui aide à la compréhension de la vie et du monde .pareil pour les contes.
Je suis vraiment ravie de vous lire ma belle.juste une question indiscret vous n’êtes pas ma marié?