Demian Flores Cortés – Ayrson Heraclito – Eddy Kamuanga Ilunga
L’exposition « Miroir-Effacement » a été conçue comme une réflexion sur la destruction du patrimoine culturel humain, conséquence historique des guerres, du colonialisme et de l’intolérance.
Trois artistes du Sud global proposent un dialogue visuel mettant en lumière cette menace de disparition qui pèse sur notre mémoire culturelle. Leurs oeuvres témoignent de la façon dont les codes culturels et esthétiques des peuples concernés sont constamment réélaborés, afin de survivre à l’incertitude engendrée par l’ignorance, le dogme, la persécution et l’occidentalisation
systématiques. Ce dialogue, initié par trois artistes originaires du Brésil, de la République Démocratique du Congo et du Mexique, est à la fois pluriel et spécifique aux relations Sud-Sud. Il offre de fait un espace de réflexion sur la complexité de leurs héritages respectifs. Par leurs images, ils résistent à ce risque d’effacement de leur mémoire culturelle – si fondamentale à la dignité des peuples – et tentent d’ancrer leur histoire dans le vide instauré par le colonialisme et le néocolonialisme.
Leurs oeuvres tentent de porter un regard inédit sur la menace d’extinction de certaines mémoires culturelles, provoquée par l’oppression idéologique.*
Demian Flores Cortés
Né en 1971 à Juchitan, OA, Mexique
Demián Flores Cortés est l’héritier d’une riche tradition visuelle.. Originaire de l’état d’Oaxaca, et fortement influencé par le patronage du grand peintre et activiste culturel Francisco Toledo, il produit une oeuvre expérimentale, tout en s’engageant avec passion dans des activités de formation artistique et de diffusion de l’art contemporain, au sein de deux espaces qu’il a lui-même fondés : La Curtiduría à Oaxaca, et La Cebada à Mexico.
Ayrson Heraclito
Né en 1968 à Macaubas, BA, Brésil
Ayrson Heráclito porte en lui l’esprit de millions d’Africains qui débarquèrent au Brésil en tant qu’esclaves, et transformèrent ainsi la culture de ces terres lointaines en les liant à jamais à l’Afrique. Son art et sa spiritualité sont nés du désir de réunir ces deux rivages de l’Atlantique, dans un acte rituel et amoureux, car sans amour ni mémoire nous serions tous orphelins.
Eddy Kamuanga Ilunga
Né en 1991 à Kinsaha, République Démocratique du Congo (RDC)
Les travaux de la série « Mangbetu » du peintre congolais Eddy Kamuanga Ilunga proposent un hommage à la culture guerrière du même nom. Ce peuple, d’origine soudanaise, vit dans la province orientale de la République Démocratique du Congo. Bien qu’ayant résisté à la colonisation, il souffre néanmoins d’un phénomène de déculturation causé par une volonté post coloniale de modernisation.
Exposition collective du 3 décembre 2015 au 26 mars 2016
Galerie Imane Farès
41 rue Mazarine, 75006 Paris, France
+ 33 1 46 33 13 13