Mário Macilau: Le Success Story d’un photographe engagé
Le Mozambicain Mário Macilau est un photographe reconnu à l’internationale. Ses photos uniques circulent dans le monde entier. A travers son art, il montre au monde sa réalité sur le plan socio-économique et environnementale.
Le Parcours d’un enfant de rue
Mário Macilau est né dans la ville de Maputo au Mozambique dans une famille relativement pauvre. En effet pendant la guerre civile en Mozambique, sa famille a connu une situation financière particulièrement difficile. Ainsi à l’âge de dix ans, il a été obligé d’aider sa famille en partant travailler dans un marché notamment comme porteur de courses et laveur de voiture. Cette partie de sa vie a été très marquante puisqu’on le retrouve encore aujourd’hui dans son travail de photographe.
Le Photographe
Il a finalement commencé son parcours de photographie à l’âge de 14 ans, quand il a eu la chance de pouvoir emprunter la caméra d’un ami : il est devenu photographe autodidacte. En 2007, il a acquis sa première caméra. Il a échange le portable que sa mère lui avait donné pour l’avoir. C’est le début de sa carrière professionnelle. Par la suite, il voyage au Canada pour un échange et donne des cours de photographie. Il arrive à organiser une exhibition solo, plusieurs d’autres suivront dans son pays natal et ailleurs. Il sera ensuite primé et participera à des expositions en groupe comme Biennale of African Photography in Bamako, Mali 2011 et The African Art Auction in London, England, 2013 . Ses photographies ont été exposées dans des galeries aux États-Unis, au Portugal et dans plusieurs pays africains. Macilau est l’initiateur du International Maputo Foto Festival (Mafoto).
Par ailleurs, l’ensemble de son oeuvre est très engagé : cela aborde des problèmes de sociétés, que ce soit politique, culturelle ou sociale. Il cherche par son travail à mettre en avant les transformations radicales de l’Homme dans l’espace et dans le temps. Ses projets à long terme témoignent des conditions de vie de personnes exclues de la société dont il a gagné la confiance. Sa photographie fait hommage aux fantômes de la société. Par cet effet, son expérience comme enfant de rue explique sa mode de vie non-conventionnelle, dans laquelle il cherche à communiquer par la photographier son expérience avec l’avidité des hommes et leur misère.
Un Finaliste du Green Peace Photo Award
A l’occasion du prix Green Peace Photo, il propose de montrer par photos, les conditions environnementales de son pays et les personnes qui y vivent. Sa série de photographies “sous le signe du Profit” illustre parfaitement son objectif artistique et cela plait puisqu’il est nominé comme l’un des finalistes du concours. Cette photographie de la décharge de Maputo est accompagnée de cet extrait de texte :
” Cette décharge sert de lieu de vie et de travail à nombre de personnes marginalisées. Les déchets – en particulier les déchets électroniques – constituent le moyen de subsistance de ces travailleurs qui mettent le feu à des pneus pour récupérer les métaux précieux des cartes de circuits imprimés avant de les revendre. Des métaux lourds contaminent les sols, tandis que des fumées toxiques polluent l’environnement et menacent la santé des travailleurs. Le photographe Mário Macilau poursuivra son travail sur la décharge de Hulene et accompagnera pendant plusieurs mois la vie quotidienne des personnes qui y travaillent. Ses photographies visent à montrer au consommateur les conséquences de leur soif de nouveaux gadgets électroniques. Le cycle de vie des produits électroniques est présenté comme un cycle qui va de la maladie à la mort…” (Pour lire plus)
La décharge de Maputo.
Malgré la renommée, Mário Macilau n’oublie pas pour autant ses racines. Basé à Maputo, il continue à nous faire découvrir son quotidien par sa photographie engagée.
Découvrez quelques-unes de ses photos.
Credits : Màrio Macilau Facebook
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