Artiste peintre, Jean-Marie Compper alias DTONE est un dessinateur autodidacte qui grandit et vit entre la Guadeloupe et la région parisienne. Sur ses toiles, il propose des atmosphères, des pensées, des situations, une opinion. Sa maîtrise de différentes techniques et styles artistiques font de lui un artiste singulier. Rencontre avec l’artiste qui détonne.
Bonjour Dtone, comment vas-tu ?
Bonjour. Je vais bien, merci.
Pourquoi « Dtone », et un point d’exclamation suivi d’un point d’interrogation ?
Le pseudonyme « DTONE ?! » est mon tag. Il m’accompagne depuis 1989. Il provient du verbe détonner, et signifie : ne pas être dans le ton, à l’instar de la note bleue du blues. Ce pseudonyme à lui seul me définit à ravir, aussi bien du point de vue personnel qu’artistique. Le point d’interrogation symbolise le processus du questionnement qui précède la réflexion, et le point d’exclamation valide le savoir, car la plupart de mes travaux sont basés sur le questionnement vis-à-vis de l’image.
Raconte-nous un peu ton parcours. Comment t’es-tu lancé dans l’art ?
Dès l’enfance, je me suis passionné pour le dessin. A l’adolescence, j’ai découvert le tag et le graffiti. Par la suite, mon intérêt pour l’art m’a dirigé vers des études de dessin publicitaire, puis de narration figurative. En parallèle de mes études, je débutais ma carrière d’artiste peintre en peignant mes premières toiles en 1992.
Des dessins anatomiques aux vitraux, du crayon à l’encre de chine, des galeries aux pochettes d’albums, on voit que tu t’affranchis des diktats artistiques. Selon toi, l’art ne devrait pas avoir de limites ? Pourquoi ?
Mes inspirations, mes outils et mes supports sont multiples et divers. Il est donc tout naturel que mes travaux le soient aussi. En ce qui concerne les limites, elles ne sont pas à l’ordre du jour car je pense que je n’aurai pas assez de vies pour réaliser le quart des projets que j’ai en tête.
Parmi tous ces univers, dans lequel t’épanouis-tu le plus ? Pourquoi ?
Je m’épanouis plus dans le dessin et les esquisses car c’est ma base de départ, l’origine de ma passion.
Tu as sorti un album en 1997 avec ton groupe La Relève. Pourquoi avoir arrêté l’aventure et avoir choisi l’art plutôt que la musique?
J’ai commencé ma carrière d’artiste peintre avant ma carrière musicale. J’ai fait cohabiter les deux en parallèle durant pas mal d’années. Mais il est vrai que dans un premier temps le grand public m’a plus connu à travers le groupe dont je faisais partie : La Relève. J’ai fait partie du groupe de 1994 à 2000 jusqu’à sa séparation, puis j’ai continué activement de mon côté en solo jusqu’en 2009 où j’ai finalement mis un terme à mon activité musicale d’un point de vue professionnel. Cependant, je continue toujours un petit peu pour le plaisir.
« Black virgin » avec la spiritualité, « Black stars » avec les personnalités connues et méconnues, « Style et fashion » avec les motifs Louis Vuitton, « Street machine » avec le parcours en vélo, « Camouflages » avec le jeu de perception… Que cherches-tu à exprimer à travers tes séries ?
Effectivement, de mes débuts à aujourd’hui, j’ai eu l’occasion d’explorer et de développer différentes thématiques que j’ai peu à peu classé en séries. Mais dans mon travail, il y’a pratiquement toujours en toile de fond, cette invitation au questionnement et au décryptage de l’image. Je propose une lecture à plusieurs niveaux qui varient selon la perception de chacun : celle de la forme et celle du fond.
Ton travail est principalement teinté de couleurs, souvent vives. Pourquoi ce choix ?
Ma palette de couleurs est diverse et se compose de nuances allant du plus clair au plus foncé. Quant à mes fonds, ils varient entre aplats monochromes et mélange de couleurs, qui me servent à donner de la profondeur et du relief. Mon trait, lui, donne la forme, le sens et la direction de l’image. Les yeux du public font le reste.
Qu’est-ce qui t’inspire dans ta vie et dans tes œuvres ?
Observer, écouter, et discuter sans fin. Je puise mon inspiration dans ce qui nous entoure en m’efforçant de déplacer les centres d’intérêt du public. Mettre en lumière ce qui à première vue ne l’est pas forcément ; donner plus de couleurs et reliefs à certains sujets nous aide parfois à envisager les choses sous un autre angle.
Quels sont tes projets à venir ?
Ma prochaine exposition en date sera en Bretagne à Quimper où je vais faire voyager et présenter ma série « Camouflage » au public. Au mois de septembre à Paris, il y aura l’exposition collective « Strokar » à laquelle je participe. En 2018, si tout se passe comme prévu, je présenterai à la Galerie Jacques de Vos à Paris, le second volet de la série « Camouflage évolution ».
Suivre l’artiste
Web : www.art-dtone.com
Facebook : Dtone
Anne-Carole Dacoury-Tabley – Contributrice Little Africa