Peckham à Londres, aussi appelé “Le petit Lagos ou Yorubatown”, abrite l’une des plus grandes communautés nigérianes du monde. Environ sept pour-cent de la population de ce quartier est nées au Nigeria.
LE PETIT LAGOS DE LONDRES
Peckham est l’un des endroits les plus multiculturels de Londres : des Nigérians aux Chinois, aux Britanniques blancs, aux Indiens, aux Bangladais, aux Pakistanais, aux Caraïbes, aux Turcs, aux Thaïlandais, aux Espagnols, aux Coréens et plus encore. La première vague de Nigérians s’est installée à Peckham dans les années 1970 et 1980, lorsque l’économie nigériane a chuté, après la fin de l’ère du boom pétrolier. Les conflits économiques et politiques en Afrique au cours des années 1990 ont été d’autres éléments déclencheurs.
Le plus souvent, les reportages des médias sur les communautés immigrées en Europe se concentrent sur les problèmes de statut de résidence, d’hébergement, d’intégration, de pauvreté et de criminalité. Mais “Little Lagos” est une communauté établie avec un bilan impressionnant de réussite parmi ses habitants. Les écoliers nigérians à Londres réussissent bien aux examens académiques et les Nigérians britanniques ont une grande réussite dans les domaines commerciaux, sportifs, éducatifs et artistiques, notamment avec Sade et Ben Okri. Beaucoup de magasins sont la propriété de Yorubas et vous pouvez acheter toute la nourriture nigériane que vous voulez – et c’est frais d’une ferme près de Lagos. Les églises nigérianes et les mosquées s’épanouissent et rivalisent pour les fidèles.
Mais le quartier a eu une mauvaise réputation pendant des années. A Peckham Road se trouve une fresque pour Damilola Taylor. Il s’agit d’un écolier nigérian mort assassiné le 27 novembre 2000 à Peckham. Son assassinat a déclenché un débat national ainsi qu’une vaste campagne anti-couteaux. Le quartier a une mauvaise réputation qui remonte aux années 1970, à cause du chômage élevé et du manque d’opportunités économiques.Le quartier était l’une des zones les plus pauvres d’Europe occidentale. L’augmentation de l’activité des gangs, entraînant un fort taux de criminalité, a également contribué à sa réputation. Mais aujourd’hui, le quartier est en voie de devenir un endroit vivant et élégant pour les touristes.
Si une langue meurt, une culture aussi
Les Yorubas disent aimer leur culture et leur langue, mais beaucoup ont négligé de les transmettre à leurs enfants. Quelques-uns insistent pour que la langue soit parlée à la maison, mais beaucoup ont abandonné la lutte pour l’enseigner aux enfants. Ainsi, l’anglais est devenu la langue des familles nigériennes de Londres. Certes, les enfants partent au Nigeria pour les vacances, mais l’importance de la culture et la langue est en forte baisse.
Marina Ada Ondo – Contributrice