La Foire Akaa – Also Know As Africa était le rendez-vous à ne pas manquer cet automne sur l’art contemporain africain à Paris.
Reportée l’an dernier pour cause d’attentats, la première deuxième édition s’est tenue au Carreau du Temple du 11 au 13 novembre 2016. La capitale manquait d’un évènement comme celui-ci. Londres et New-York, avaient le 1:54 depuis quatre années, Paris avait de grandes expositions: Beauté Congo, Seydou Keita, Rois d’Afrique, Romuald Hazoumé, mais il manquait une foire, il manquait Akaa.
Pour cette première édition, la Foire Akaa a su marquer les esprits grâce à une entreprise jeune et dynamique. Pendant trois jours, 15000 personnes se sont donnés rendez-vous pour venir admirer le travail de 123 artistes représentés par 30 galeries internationales, réunies pour faire découvrir la vitalité et la diversité de la création africaine contemporaine. De nombreuses rencontres et performances ont fait la richesse de cet évènement unique dans le panorama parisien, comme la performance du chorégraphe Salia Sanou “Mouvements perpétuels” ou la conférence sur “La Sémiotique du médium” avec l’artiste El Anatsui. En outre, des séances de dédicace étaient organisées notamment avec l’invité d’honneur: l’artiste Rachid Koraïchi.
Pourquoi était-ce un évènement unique ?
La foire a marqué les esprits par sa belle ambiance, son atmosphère particulière de fraternité et d’échange. L’agréable sensation d’être entre amis favorisait les échanges avec les artistes et les galeristes. On pouvait aisément croiser dans les couloirs, les artistes de renommée internationale comme El Anatsui, Barthélémy Togo, Rachid Koraïchi, Jean Servais, Alexis Perskine. Cette camaraderie naturelle marque clairement un tournant dans la manière de considérer l’Afrique et ses ressortissants. La jeune équipe de cette foire, Victoria Mann (la fondatrice), Salimata Diop, Chloé Dubreuil, Pauline Roland, Brigitte Bollé, Céline Melon, Marie Roussille, Agnes Renoult ont clairement posé les prémices d’une nouvelle approche à adopter avec l’Afrique. Se poser en collaborateurs et partenaires avec les africains. Pas de regards condescendants (du genre, à quoi bon vous intéresser? vous n’avez pas d’argent!), pas de refus d’informations (oui parce que ça arrive !). Sept galeries sur trente étaient africaines (le marché se développe de plus en plus), la directrice de la programmation culturelle est une franco-senegalaise, trois africains faisaient parti du comité de sélection (Azu NWAGBOGU, Simon NJAMI, N’Goné FALL), six partenaires médias et associés étaient africains du continent ou de sa diaspora: Bandjoun Station, Afrostream, Little Africa, Dak’art, I AM magazine, Art Africa. Cela peut paraître de l’ordre du détail, mais il est rare de voir des évènements d’une telle envergure, qui parle d’Afrique, et qui inclue les africains aussi comme acteurs. Le résultat, ne s’est pas fait attendre, les africains de la diaspora de toute l’Europe ont fait le déplacement en masse. On ne peut que saluer et rester admiratif de cette belle équipe d’Akaa.
Rendez-vous en 2017
Pour cette première édition, la création africaine était à l’honneur dans toute sa pluralité et ce fut une belle réussite. En outre, la dimension internationale de l’évènement illustre pleinement le dynamisme de l’Afrique et la place qu’elle est en train de prendre sur le marché de l’art mondialisé. Le rendez-vous est donc pris pour l’année prochaine, surtout si vous avez manqué l’édition 2016. L’équipe, nous promet encore de belles surprises.
Jacqueline NGO MPII
J’ai raté cette édition, j’espère ne pas louper la prochaine, votre article donne envie.
On espère vous y voir Sandrine ! On vous accueillera avec plaisir 🙂